En mer, le printemps des collisions
C’est le printemps : à terre (là où les fleurs peuvent pousser, du moins), en mer … Le printemps de l’hémisphère boréal, bien sûr. Foin des cathédrales qui brûlent et des embouteillages, nous profitons d’une rare belle journée pour rejoindre un de nos ‘meritoires’ familiers (1), la zone du front ligure.
Cap donc vers le large pour vérifier, la chance aidant, si les baleines sont bien arrivées sur un de leurs pâturages préférés à cette saison.
La zone du ‘front’ qui commence à environ 20 milles des côtes est également une autoroute à ‘camions marins’: ils joignent les ports italiens aux ports français et espagnols.
Après 4 heures de navigation, nous rencontrons un Rorqual commun, qui alterne temps de récupération et sondes de nourrissage.
Il est effectivement au milieu de l’autoroute, mais heureusement le porte-conteneurs qui s’approche à vitesse modérée (15 noeuds estimés) l’a vu – ou nous a vus – et dévie sa route pour passer à 500 mètres.
Après avoir photo-identifié la baleine, nous poursuivons notre route en longeant la zone frontale, et nous détectons un second rorqual, également occupé à se nourrir.
Ce n’est quand même pas de chance que le sanctuaire Pelagos, riche en cétacés, soit aussi une zone de plus en plus fréquentée par les monstres d’acier: porte-conteneurs, ferries, paquebots, super-yachts, …
Comme disait un adepte des courses transocéaniques en voilier: ‘Des baleines y’en a trop, on prend de gros risques lors de nos courses‘ … A quand la course de lenteur où ces nouveaux héros prendraient le temps de raconter ce qu’ils voient en mer ? Et aussi … est-ce qu’il y aurait des sponsors pour ce genre de course ?
Alexandre et cetaces.org
(1) Néologisme : Territoire marin.