Le plat pays qui est aussi le sien … ?

Il y a une semaine, les touristes de la côte belge ont eu la surprise d’apercevoir, à quelques centaines de mètres de la plage, une Baleine du Groenland.

Une vraie Baleine du Groenland ? En mer du Nord ? Qu’ils sont fous ces belges !

Le souffle en V, un des critères caractéristiques de la famille des balénidés (photo Jan Vanwynsberghe)

La baleine Balaena mysticetus évolue  habituellement en Arctique, préférant les eaux calmes de la banquise à cette bonne vieille mer du Nord. Jamais elle n’a été observée à cet endroit… Et c’est pourtant bien elle, remarquable par son absence d’aileron dorsal et sa tête massive. D’ailleurs, selon Natuurpunt, elle aurait déjà été observée au mois de février au niveau des îles Scilly, ainsi que l’an dernier au large de Benodet en Bretagne.

La Baleine franche du Groenland est un être remarquable. D’une longueur pouvant atteindre 20 mètres et d’un poids allant jusque 100 tonnes, elle aurait une longévité de plus de 200 ans. Elle est capable de fracasser de son crâne épais des couches de glace de 20 centimètres pour y faire des trous d’air.

Ne cherchez pas mon aileron … c’est le second critère pour reconnaître les baleines franches (photo Jan Vanwynsberghe)

Malheureusement, chassée dès le 16ième siècle jusqu’au siècle dernier pour sa graisse, sa viande et ses fanons, elle a alors frôlée l’extinction. Protégée par la commission baleinière depuis 1937, quelques populations autochtones du Canada, d’Alaska et du Groenland peuvent encore malgré tout pratiquer la chasse limitée de subsistance.

La chasse donc, mais aussi la pollution, la destruction de son habitat et la fonte des glaces sont autant de menaces pour cette espèce. A ce jour, la population de B. mysticetus est estimée à 20 000 individus selon le WWF.

Un évent bien relevé, derrière une tête sans bonnet … critère pour Balaena mysticetus (photo Jan Vanwynsberghe)

Mais revenons-en à nos moutons… ou plutôt à notre baleine ! Malheureusement, les nombreuses observations ont pu mettre en évidence un filet empêtré autour de sa nageoire caudale. Difficile de juger de la gravité de la situation, mais cela pourrait effectivement la gêner dans ses sondes et donc sa chasse. Les autorités belges sont dans tous les cas en alerte et une possible intervention pour aider l’animal pourrait bien sûr être envisagée.

A suivre donc…

Copyright: Nadège Pineau et cetaces.org

Merci à Jan Vanwynsberghe pour le prêt de ses belles photos.