Réchauffement global, et alors ?
Quoi , un autre article sur le réchauffement climatique et le CO2 ? On en entend parler partout, alors pourquoi sur Cétologie ?
Parce que les cétacés et la mer en général sont concernés au premier chef par notre surproduction de CO2. Et aussi parce qu’on en parle, mais que rien n’est fait pour ralentir le désastre planétaire qui se produit.
Car contrairement à ce que voudraient suggérer les palabres internationales arrosées de champagne, rien ne se passe de concret au niveau planétaire pour stopper ou même ralentir le phénomène qui nous amène à une planète Terre différente, beaucoup plus chaude que celle qu’ont connue nos grands-parents.
Des chiffres
En 2017, 37 milliards de tonnes de CO2 ont été produits pour les besoins énergétiques (combustibles fossiles) des 7 milliards d’habitants humains de la Terre (du moins pour une majorité d’entre eux).
Pour faire simple, chaque humain vivant sur la planète produit en moyenne 5 tonnes de CO2, annuellement, pour ses besoins énergétiques. Bien sûr, une proportion des humains produit moins de 500 kg de CO2 … quand une autre produit plus de 5000 tonnes par personne. C’est ainsi.
Le problème des émissions de CO2 n’est pas résolu car il n’y a qu’une seule planète pour tout le monde, ET, quand certains humains, certains pays, font des efforts, d’autres humains, d’autres pays, demeurent boulimiques et entraînent tout le Monde vers le désastre prévu. Le Monde et TOUS ses habitants.
Ainsi, la mondialisation, voulue par certains pour satisfaire notre appétit de sur-consommateurs, a engendré deux géants économiques en Asie (Chine et Inde) qui bâtissent leur croissance industrielle sur la consommation de produits fossiles, en premier lieu de charbon, le moins cher mais le plus polluant des combustibles.
Pour cette raison, les seuils ‘tolérables’ de réchauffement proclamés décennie après décennie (cible de 1°C en 2100, puis 1,5°C, puis 2°C, puis …). sont révisés sans cesse à la hausse et destinés à être défoncés … à moins d’une révolution pacifique dans notre manière de vivre.
Ainsi, quand je me rends à Paris pour une réunion, je prends l’avion: chaque passager consomme 3 kg de carburant pour 100 km parcourus, ce qui implique que chaque passager produit environ 10 kg de CO2 aux 100 km. Soit environ 100 kg de CO2 produits par passager sur un aller Nice-Paris … 200 kg pour un aller et retour, pour faire simple.
Si je prends ma voiture pour faire du tourisme, je consomme également 3 kg de carburant aux 100 km à peu près (en conduisant à l’économie), pour environ 10 kg de CO2 produits par centaine de km. Donc, je produirai 240 kg de CO2 si je me rends en vacances en Bretagne, par exemple (aller et retour).
Si je me rendais aux Seychelles pour un séjour-plongée d’une semaine, ce serait minimum 1,5 tonne de CO2 que je produirais (soit quand même 30% de mon ‘quota’ annuel moyen de 5 tonnes).
Si en ce mois de février je consommais 1 kg de fraises en provenance du Chili, 12 kg de CO2 iraient dans l’atmosphère pour apporter ces fraises sur ma table.
La mer
Si l’être humain est responsable de ce désastre planétaire, tous les êtres vivants de la planète en payent les conséquences, en général de leur vie. Les capacités d’adaptation des animaux et des plantes étant limitées, et leurs possibilités de déplacement étant faibles, des milliards d’êtres vivants meurent en raison de l’action de l’homme. Des centaines d’espèces, bientôt des milliers, disparaissent de l’univers sauvage.
Dans un milieu que nous connaissons bien, la mer, les cétacés se distinguent par d’impressionnantes capacités d’adaptation, de plasticité écologique. Ils ne connaissent pas de frontières physiques dans les océans: avec le réchauffement, des déplacements de plusieurs centaines de km sont prévus pour des populations de dauphins, de marsouins, de baleines.
Mais il y a le cas particulier des mers presque fermées, ou même des mers fermées pour ce qui est de plusieurs espèces de phoques. Ainsi, la Méditerranée a vu s’installer un peuplement de cétacés assez diversifié, après la dernière glaciation (il y a 20 000 ans à peu près).
Et la Méditerranée se réchauffe très vite, en surface (plus de 2°C en été en 20 ans) et aussi en profondeur.
Le cycle saisonnier, qui enrichit en hiver les eaux de surface pour les rendre plus productives au printemps, se dérègle, avec pour conséquence une baisse de quantité et de qualité du phytoplancton produit … et les réactions en chaîne dans le réseau trophique.
Quelles seront les conséquences pour le peuplement de cétacés que nous connaissons, et qui a déjà évolué depuis le début de nos recherches cétologiques, il y a 30 ans ? La prévision est un art difficile … surtout lorsqu’elle concerne l’avenir ! (citation attribuée à Pierre Dac)
Les solutions ?
Toutes les solutions pour résoudre ce problème de CO2 et de réchauffement global existent, et sont sur la table. Le problème est que l’être humain dans sa généralité ne veut pas s’en saisir. Beaucoup sont passifs, comme des moutons qu’on mène à l’abattoir. Une minorité agit, à trop petite échelle. Depuis longtemps, les responsables politiques sont dans le déclaratif, tandis que les pouvoirs économiques freinent des quatre fers … ils veulent toujours PLUS de croissance !
Des forces immenses, certains Etats (qui seront des bénéficiaires objectifs du réchauffement), beaucoup d’entreprises (qui prospèrent sur le commerce mondial et pas que sur celui de l’énergie), des millions de riches individus (idem), concourent à ce que le problème du réchauffement climatique ne soit pas résolu.
C’est ainsi que l’équipage du Titanic emmène le navire vers le champ d’icebergs. Les passagers dînent, dansent et s’enivrent.
L’orchestre jouait à bord du Titanic … et ce fut un aller simple !
Alexandre et cetaces.org