Un petit village de pêcheurs

Christian avait remarqué ce tout petit village entre les cocotiers et la mer, l’année précédente, alors que nous travaillions tous les trois en Haïti, pays voisin de la Dominicanie. Aucun touriste, des pêcheurs, des femmes et enfants, et, semble-t-il, des baleines qui passaient par là à la bonne saison. Un village accueillant où l’on pouvait camper: Punta Balandra, bordant la baie de Samanà en République Dominicaine.

En ce mois de février 1986, nous mîmes à profit nos vacances pour donner libre cours à notre passion des baleines, encore naissante. Plantant la tente sous les cocotiers, à 20 mètres de la mer et tout près des premières habitations, nous fûmes tout de suite les bienvenus. Il ne fut pas difficile de trouver un adolescent, qui reçut l’autorisation d’utiliser un des canots de pêche de ses parents, dans la journée, quand il faisait beau. A force d’avirons, nous pûmes bientôt apercevoir, puis approcher et observer nos premières baleines à bosse, quelles émotions.

Punta Balandra : maman Mégaptère et son nouveau-né, observés avec une barque de pêcbeurs

La plus belle observation, cette année-là, fut celle d’une mère Jubarte et de son nourrisson, déambulant à quelques centaines de mètres du rivage et que nous pûmes suivre une dizaine de minutes, jusqu’à ce que nos forces ne nous permettent plus de tenir le rythme de cette baleine tranquille.

Nous continuâmes ces séjours à Punta Balandra jusqu’en 1989, prenant des notes et des photos à bord de notre barque de pêcheurs. Toujours bien accueillis par les villageois, qui par la suite nous prêtèrent de temps à autre un moteur hors-bord. Le whale-watching commençait à prendre son essor dans la ville voisine de Samanà.

Alexandre et cetaces.org