Un galop d’essai pour 32 observations

Mars 1988 : grâce à un First 30 acquis d’occasion, rebaptisé Anacaona, nous allons enfin pouvoir étudier les cétacés à notre guise dans leur habitat naturel, en premier lieu la mer Méditerranée. Neuf mètres, deux voiles, six places, un moteur de 16 chevaux, voilà qui suffira amplement à nos grandes ambitions.

Anacaona ‘la petite’, au repos quelque part en Sardaigne

Les questions sont simples : quels cétacés en Méditerranée ? Où les trouve-t-on ? Les premiers éléments de réponse seront apportés grâce à une prospection estivale jusqu’à la Sicile, une bibliographie sommaire nous ayant suggéré qu’il y avait beaucoup de cétacés là-bas. Hélène et Vincent sont nos partenaires pour cette première expérience. Hervé et Jean-Louis participeront à la croisière d’automne.

Prospections-1988
Durant l’été 1988, nous fîmes un ‘8’ autour de la Corse et de la Sardaigne

Les données existantes provenaient principalement des échouages et des observations opportunistes sur des ferries, ainsi que des travaux menés sous la houlette de madame Denise Viale. Elles ne donnaient pas une vision juste du peuplement de cétacés.

A l’époque, le GPS n’existe pas et le Loran C n’est pas dans nos moyens, le positionnement du voilier se fait par relèvement, estime, ou sextant. Au bout de 24 heures en mer, la précision des relevés est d’environ 1 mille nautique.

Le petit port de San Antonio, au sud-ouest de la Sardaigne

Un petit coup de vent orageux ayant fait justice à notre vieux génois, la navigation vers la Sicile sera abandonnée au profit d’une boucle autour de la Sardaigne. Malgré cette mésaventure, nous achevons notre été 1988 avec 23 observations sur quatre espèces : le Gauphin bleu et blanc, le Grand dauphin, le Dauphin de Risso, et même le Rorqual commun, vu de loin.

Un Dauphin de Risso, vu en juillet 1988 au nord de la Corse

Et déjà, une première prospection automnale vient compléter ce bilan (9 observations sur 3 espèces, dont le Globicéphale noir) : des éléments fragiles viennent un peu bousculer ce que la communauté scientifique d’alors croyait savoir sur les cétacés de Méditerranée.

Un spectacle attendrissant : des nouveau-nés dans un groupe de Stenella, à l’est du Cap Corse

Munis de ces précieuses données, nous allons prendre les avis de madame Anne Collet, qui nous avait déjà aidés lors de notre périple groenlandais de 1987, afin de préparer une communication scientifique à la 2e Conférence de l’European Cetacean Society, qui se tiendra à La Rochelle en mars 1989. La première d’une longue série !

Alexandre et cetaces.org