Voir ‘1989 : Mers Tyrrhénienne et Ligure’…

Et toujours la mer Ligure, mais en hiver aussi

Dès le début de 1990, nous intensifions notre travail en hors-saison, avec des excursions au large en février et un aller et retour Antibes-Calvi en avril: le but est de démystifier un peu le peuplement de cétacés en dehors de l’été.

1990 ... l'hiver
1990 … l’hiver, avec une première observation le 1er janvier !

Nous découvrons peu à peu que la diversité hivernale se limite à 3 ou 4 espèces en mer Ligure, avec bien sûr le dauphin bleu et blanc, et dès février, le rorqual commun. Plus, par ci par là, un petit groupe de Grampus.

Dauphin bleu et blanc en février
Dauphin bleu et blanc en février

Notre observation de rorqual commun en février bouscule l’ordre établi, ce qui est normal vu que nous sommes les premiers à prospecter les cétacés en hiver.

Rorqual commun en février
Rorqual commun en février: une bonne surprise.

Au mois d’avril, une météo relativement propice nous motive pour faire des observations lors d’une boucle vers Calvi: rorqual commun encore, et dauphins bleus et blancs.

La baie de Calvi vue lors de notre escale du 17 avril
La baie de Calvi vue lors de notre escale du 17 avril

Pour la grande prospection d’été, nous avons le renfort d’un positionneur LORAN C, et aussi un premier modèle d’hydrophone à tester. Claude, Linda et Eric seront nos équipiers pour la prospection complémentaire de celle de l’été 1989: cap au sud-ouest, si possible jusqu’à la mer d’Alboran, que l’on dit bien peuplée.

Observations et routes en 1990 : remarquer la concentration entre Minorque et Provence
Observations et routes en 1990 : remarquer la concentration entre Minorque et Provence

Après avoir pris du Sud vers la Corse, nous traversons vers Minorque: les observations se font plus nombreuses une journée avant l’arrivée. D’ailleurs, un groupe de Stenella en vue de l’île au petit matin nous donne l’occasion du premier enregistrement sonore de notre carrière. Horreur: au lieu de sifflements ‘à la Flipper’, nous entendons des caquètements qui nous laissent perplexes : sûrement l’hydrophone qui cafouille.

Dauphins Stenella au repos le matin
Dauphins Stenella au repos le matin: leurs kaks de chasse nous ont laissés froids

Après plus de deux années en Méditerranée, notre connaissance des cétacés s’améliore et nous permet maintenant d’avoir une certaine idée de l’activité des espèces principales. Nous arrivons aussi à les approcher un peu sans les déranger.

Petit saut de chasse, le soir
Petit saut de chasse, le soir, pour ce Stenella

Plus au sud-ouest, après un peu de repos dans la chaleur d’Ibiza, et enfin de l’eau à volonté, nous prenons la route vers la mer d’Alboran. Mais les observations sont rares, au moins jusqu’au cap de Palos.

Une escale
Une escale nécessaire à Ibiza après chaleur et vent contraire

Au-delà du Cap Palos, notre petit moteur est bien fatigué et nous aussi… la chaleur est difficile à supporter en ce début du mois d’août. De plus, nous sommes décontenancés par ce que nous ne voyons pas. Après un peu de réflexion à Carthagène, la sagesse nous pousse à interrompre notre route à l’Ouest.

Les nuits en mer sont toujours longues sur un petit voilier
Avant une nuit en mer, presque toujours longue sur un petit voilier

Sur le trajet retour, après un peu de repos à Minorque, c’est au bout d’une journée et une nuit que nous retrouvons une abondance de baleines et de dauphins qui nous fait plaisir. Nous venons de découvrir la signification du terme ‘bassin nord-occidental’, car il y a vraiment une différence dans la richesse des eaux entre le sud et le nord du bassin.

De dauphin bleu et blanc
Ce dauphin bleu et blanc vient nous montrer une pigmentation type

Nous sommes de retour à Antibes à temps pour entreprendre une prospection aller-retour sur la Corse. Dernière sortie avant la croisière automnale … En cette année 1990, un total de 106 observations viennent enrichir notre base de données. Mais nous n’avons encore que six espèces à notre actif …

A l’issue de cette année 1990, nous avons une vue d’ensemble des populations de cétacés dans le bassin occidental. Il est clair que nos découvertes naturalistes sont significatives et justifient les efforts consentis: c’est vers un véritable projet de recherche que l’on doit s’orienter. De plus, nous réalisons qu’un cadre plus formel, associatif, permettra de mieux identifier notre action de recherche sur le long terme.

Voir ‘1991 : Un projet de recherche’…