Globicephala melas (Traill, 1809)

– Avec une note sur l’écologie de l’espèce en Méditerranée –

Globicéphale noir - GREC
Globicéphale noir en Méditerranée (2018)

Delphinidé de grande taille (4,50 à 5,50 mètres de long).

  • Les mâles adultes sont nettement plus grands que les femelles.
  • Maturité sexuelle : mâle 12 ans ; femelle 8 ans.
  • Maturité physique : mâle . ans ; femelle . ans.
  • Pigmentation : gris foncé à noir, excepté une fine « cravate » blanche de la gorge au nombril.
  • Tête : dépourvue de rostre visible, elle comporte un melon volumineux en forme de globe, très distinct chez les grands mâles.
  • Aileron : plus long que haut, il est recourbé vers l’arrière chez le mâle, et sa position est antérieure sur le corps. Pectorales coudées et très longues.
  • Rencontré en bandes d’effectif moyen (10 à 60 individus), parfois à proximité d’autres espèces.
  • Habitat : souvent près du talus ou au large, parfois côtier (Gascogne, …).
  • Activité diurne : le repos prédomine, la socialisation est possible. Accouplement et naissances en été.
  • Réponse au bateau : indifférence, ou curiosité (position d’espion typique).
  • Confusion possible : avec le Globicéphale tropical, mais qui ne partage pas la même aire de distribution (attention cependant en Atlantique nord-est) ; le Faux-Orque peut être confondu avec le globi, à distance.
  • Méditerranée : commun (bassin occidental).
  • Atlantique nord-est : commun.
  • Régions outre-mer : absent (sauf St-Pierre et Miquelon).

Biologie et écologie en Méditerranée

Le globicéphale noir fait partie des huit espèces communes en mer Méditerranée occidentale.

Globicéphales voyage alg-GREC
Globicéphales noirs en voyage (Méditerranée, 2007)

La taille approche 6 mètres pour le mâle et moins de 5 mètres pour la femelle, avec un poids maximal de 3 tonnes environ pour le mâle. L’espèce est répandue en Atlantique nord et en zone sub-antarctique, mais dans le nord du Pacifique et de l’Océan Indien c’est l’espèce Globicephala macrorhynchus que l’on rencontre. Le globicéphale noir préfère en général les eaux tempérées froides. En Méditerranée elle paraît fréquenter surtout le bassin occidental, mais des mentions existent jusqu’en mer Egée.

Globicéphales en groupe
Grand groupe de globicéphales en Méditerranée

Le globicéphale se rencontre en groupes souvent assez nombreux d’entre 3 et 100 individus en Méditerranée, au large ou près du talus. Les données biologiques classiques mentionnent une gestation de 16 mois et une lactation de 22 mois en Atlantique nord.

Globicéphales bébé alg-GREC
Bébé globicéphale porté par son groupe (Méditerranée, 1997)

Aucune donnée ne vient préciser ces paramètres pour la Méditerranée, mais les observateurs mentionnent depuis longtemps la mise-bas et la présence de nouveau-nés dans les troupes de globicéphales présentes en mer Ligure en juillet-août. On note alors la présence dans les grands groupes d’un ou plusieurs petits nourrissons (pigmentation grise, plis foetaux sur le corps, taille de 1,60 mètres environ).

Globicéphale nourrison alg-GREC
Nourrisson accompagné d’un globicéphale adulte

Les femelles sont accompagnées aussi de juvéniles âgés d’une année (2,50 mètres de longueur environ).

Globicéphale juvénile alg-GREC
Jeune globicéphale et sa mère (mer Ligure, 1991)

Le régime alimentaire semble majoritairement composé de céphalopodes (histioteuthidés, ommastrephidés). Le globicéphale noir est bien connu pour sonder profond (plus de 600 mètres mesuré avec des balises enregistreuses) : durant nos observations en pleine journée, nous n’observons pas de comportement de sonde, les animaux paraissant se reposer ou socialiser. Cependant, à la fin de l’après-midi ou en début de matinée, le comportement paraît tout à fait différent: nage active et sondes profondes signalent alors que le groupe de globicéphales est en train de chasser.

Globicéphale tête alg-GREC
Globicéphales en milieu d’après-midi (2005)

Nous avons noté un effectif moyen de 23 individus et nous observons deux modes au niveau de l’effectif des groupes: d’une part les très petits groupes (1 à 4 individus) et d’autre part les groupes assez importants de 11 à 30 individus (30,5% des cas). Un groupe d’une trentaine d’individus formé de différentes classes d’âge et de sexe (notamment nouveau-nés, femelles adultes et gros mâles). Il est fréquemment entouré à quelques kilomètres de plusieurs petits groupes de 3 individus de taille homogène, sans doute de jeunes adultes de sexe masculin.

Globicéphale trois alg-GREC
Sous-groupe de trois globicéphales (2007)

Il arrive que plusieurs groupes familiaux de 20 à 40 individus soit peu éloignés l’un de l’autre. De ce fait, l’ensemble des animaux formerait la « tribu » complète, comptant 60 à plus de 100 individus, souvent dispersée sur une grande surface et parfois visible réunie.

Globicéphale deux alg-GREC
Globicéphales se préparant à partir en sonde de chasse (2007)

Le déplacement se fait souvent à faible vitesse, 1,5 nœuds en moyenne, mais nous notons parfois des groupes compacts se déplaçant à vitesse élevée, de l’ordre de 5 nœuds, dans une direction. Le cas de groupes assez importants presque immobiles en surface est typique de la pleine journée. L’activité est alors le repos, entrecoupé toutefois de phase de socialisation pendant lesquelles on peut assister à des accouplements: des individus entreprennent alors des sauts ou battent de la pectorale, ou exposent leur caudale à la surface.

Globicéphales soufflent alg-GREC
Activité de voyage (2007)

La quête active de nourriture se traduit par une structure en petits groupes (2-3 animaux) dispersés sur une grande surface et des sondes excédant 5-10 minutes, et on entend alors parfaitement les clics d’écho-localisation des globicéphales.

Le globicéphale noir est très rare dans le nord du bassin entre novembre et mai, les éléments disponibles sont en faveur d’une migration pour des raisons alimentaires. L’été verrait les troupeaux profiter de ressources importantes en calmars dans le nord du bassin.

Globicéphales mâles alg-GREC
Deux globicéphales noirs mâles

Pendant la saison froide, les animaux gagneraient des secteurs plus méridionaux, peut-être la mer Tyrrhénienne, ou l’est de la Méditerranée, peut-être même l’Atlantique (le globicéphale est fréquent en toutes saisons en mer d’Alboran), le globicéphale pouvant chercher des régions où la nourriture est plus abondante en hiver.

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