Une intense semaine de prospection en zone azuréenne
La prospection printanière du GREC a débuté cette semaine en Méditerranée, au départ de Juan-les-Pins, à bord d’un voilier de 36 pieds emmenant à son bord 4 membres du Groupe de Recherche sur les Cétacés et deux volontaires venant suivre une première pratique de cétologie en mer, après avoir suivi notre stage Niveau 1 de cétologie en septembre dernier.
Ce vendredi, alors que nous visons un échantillonnage au large, nous sommes interrompus dès 8 heures du matin en baie de la Napoule, avec une présence de cachalots se nourrissant proche de la côte. L’autoroute des yachts, que nous appelons la A8-bis, passe juste au droit des caps ; il y a une circulation intense de bateaux à grande vitesse, dans une zone très fréquentée par les cachalots. Que faire pour éviter les accidents ?

Malgré tout ce trafic et tout ce bruit, la chasse est bonne pour le cachalot ‘Timide’ (ainsi nommé dans notre catalogue de photo Id) : il a attrapé plus de 25 calmars durant une sonde de 55 minutes. On remarque qu’il cesse de cliquer lorsqu’une grosse nuisance passe à grande vitesse au dessus de lui.

Nous partons ensuite à la recherche du second cachalot de ce petit groupe (de 2 individus)… peut-être celui que nous avons entendu la veille dans le canyon d’Antibes ? Vers 11h00 du matin, nous nous trouvons à moins d’un kilomètre de l’endroit où il émerge, après une sonde de chasse assez courte, environ 40 minutes.
Lorsqu’un cachalot émerge, il faut le détecter très tôt afin de pouvoir le photo-identifier avant sa prochaine sonde
Nous nous positionnons correctement pour la photo-identification, assez loin derrière lui, à 200 m, pour ne pas le déranger… passant de ce fait sur la route d’un méga-yacht (de plus de 100 m) qui se trouve encore à quelques milles, mais fait route rapidement.
Le cachalot, qui en est à ses 35 souffles, se dirige malheureusement sur la route du yacht… mais nous observons que celui-ci ralentit : il l’a donc vu (en plus de notre voilier au comportement bizarre). Assez tardivement, notre cachalot indique qu’il s’inquiète du grand navire ; il se met en position ‘espion’, le museau dehors.
Le méga-yacht est maintenant à l’arrêt, et le cachalot a viré de 180 degrés, repartant d’où il venait… nous sommes rassurés depuis que nous avons vu le navire stopper, et l’équipage de passerelle sortir pour faire des photos. Après un petit temps d’attente, il reprend sa séquence de respirations… se dirigeant donc maintenant vers notre voilier, qui est bien sûr à l’arrêt également…
Du coup, le cachalot a le bon goût de venir sonder non loin de nous… ne nous permettant pas, ainsi, de le photo-identifier, car de profil, les photos sont quasi-inutilisables… Mais ce n’est que partie remise.
Tout est bien qui finit bien finalement en ce vendredi 13… mais pour une collision évitée, combien de victimes chaque année dans une région surfréquentée par les yachts de toutes tailles ?
La photo-identification du cachalot ‘Le Corse’ est intervenue quatre heures plus tard…
Alexandre et cetaces.org