Etudier l’activité des dauphins

07 décembre, une mise en pratique

L’étude des comportements des dauphins est la discipline la plus difficile de la cétologie : elle nécessite des conditions d’observation parfaites. En analysant les comportements, on peut déduire quelle est l’activité dominante d’un groupe de dauphins en fonction de l’heure. En zone côtière, cette connaissance permet d’évaluer l’impact que les activités humaines, trafic touristique, pêche, …, peuvent avoir sur les cétacés.

Première observation : des dauphins très mobiles que nous ne pouvons suivre discrètement

Profitant d’une des rares belles journées de cette fin d’automne, notre petite équipe se transporte vers le ‘petit’ large à l’aide du canot à moteur utilisé par le GREC, Wanaka. Objectif de la sortie : vérifier la présence de ‘nos’ dauphins bleus et blancs dans la zone azuréenne et, si la météo et l’état de la mer sont conformes aux prévisions, étudier le comportement d’un groupe pour déterminer à quelle heure (et où) il commence à chasser.

Suivi pendant 3/4 d’heure, ce groupe de dauphins est en mode ‘repos social’: peu actif à l’exception de deux individus qui de temps en temps se poursuivent

Mais les conditions ne font pas tout : l’étude des comportements nécessite un outil spécial, PADOC (Plateforme d’Acquisition de Données d’Observations Cétologiques), développé spécialement pour ce type de travail. Et bien sûr, il faut du ‘monde’ à bord, car en observation le flux d’informations à collecter est important: observer, conditionner les données, reconstituer un premier scénario. L’analyse détaillée viendra plus tard.

Des observateurs décrivent les événements tandis qu’une secrétaire conditionne les données sur PADOC

Pour étudier le comportement des cétacés au naturel, les dauphins particulièrement, la condition impérative est que l’observateur ne perturbe pas les animaux du fait de sa seule présence : le bateau à l’arrêt et moteur éteint doit être localisé à plusieurs centaines de mètres des cétacés observés. Cette condition est trop souvent négligée par des scientifiques.

Le soleil se couche et ces dauphins bleus et blancs sont en quête ‘d’un restaurant à la carte bien fournie’

La seconde condition impérative est que les cétacés ne soient pas dérangés dans leur activité par des bateaux invasifs … à moins bien sûr que le but de l’étude soit d’étudier leurs réactions par rapport à ces importuns. Cela n’est pas le sujet du jour, et un jour de semaine au mois de décembre on ne peut même pas voir un yacht de milliardaire oisif profiter des eaux azuréennes.

On n’y voit plus grand chose mais on entend très bien : ils sont à table

Finalement, sur quatre groupes de dauphins observés, deux seront aujourd’hui l’objet d’une étude comportementale poussée : un groupe se déplaçait trop vite, et pour le dernier, il était un peu tard ; aussi les seules informations utiles glanées seront-elles de nature acoustique. Un bon bilan pour ce jeudi 07 décembre, avec le plaisir de voir beaucoup de dauphins bleus et blancs dans les eaux azuréennes.

Alexandre et cetaces.org