Romarin 2020 : cétacés de Galice

Le voilier du GREC double le Finisterre

La Galice fait le ‘coin’ nord-ouest de la péninsule ibérique. Son relief, modérément montagneux, se répercute au niveau des côtes par un grand nombre de ‘rias’, un genre d’abers.

Les observateurs, heureux de doubler le cap Finisterre, extrémité Ouest du continent européen

La navigation naturaliste dans cette région permet de voir les cétacés des ‘eaux vertes’, donc riches en poissons pélagiques. C’est donc logiquement qu’on y rencontre des groupes de dauphins communs, comme sur l’ouest Portugal.

Toujours très présent, Delphinus delphis agrémente chaque jour notre périple naturaliste

Certains groupes évoluent extrêmement près du littoral: nous en avons vu un à seulement 200 mètres du cap Finisterre, en train de se nourrir. Ce groupe comportait des juvéniles.

Vision impressionnante de dauphins communs démontrant, s’il le fallait, l’élasticité écologique de cette espèce !

Les marsouins sont également réguliers, peu grégaires comme partout: nous avons observé plusieurs fois des paires mère-nourrisson, en particulier dans les remous causés par les courants près des zones rocheuses… Pas facile de les approcher en voilier dans ces conditions.

L’observation régulière de marsouins indique une population assez abondante en Galice et au Portugal

L’espèce Phocoena phocoena est séparée en plusieurs populations en Atlantique nord-est ; ceux de la péninsule ibérique pourraient faire le ‘joint’ entre les populations du nord et celle de l’Afrique du nord-ouest.

Un nourrisson-marsouin collé à sa mère, dans les eaux de Galice (photo au téléobjectif)

Notre voyage cétologique est moins perturbé par la mauvaise météo que le long du Portugal, néanmoins les vraies belles journées d’observation demeurent rares. C’est avec un vrai soulagement que nous doublons le cap Ortegal : à l’Est de ce promontoire, les vents de nord ou NW sont moins têtus.

Le cap Ortegal a dû être le cauchemar de plus d’un navigateur …

Assez rapidement au passage de ce cap, les eaux deviennent plus bleues et chaudes (on passe de 19°C à 22°C puis 24°C en une journée). Nous remarquons aussi que les groupes de Delphinus sont plus éloignés du rivage, signe que les conditions biologiques ont changé. Le Grand dauphin semble également devenir plus fréquent dans la zone côtière que nous explorons.

Une partie d’une impressionnante flottille de pêche quittant le port de La Corogne

L’activité de pêche est toujours intense, nous ne voyons pas de chalutier. Par contre, les senneurs sont nombreux, a priori ils ciblent les petits poissons pélagiques (sardines, anchois). A l’approche du port de La Corogne, nous en voyons sortir une trentaine en fin d’après-midi.

Cadavre de dauphin commun : l’absence de caudale et la mâchoire cassée suggèrent fortement une interaction fatale avec la pêche

Y a-t-il ici des gros problèmes de captures de dauphins communs, comme en France en hiver ?

Alexandre et cetaces.org