Rencontre avec les Ziphius

« Baleine de Cuvier » au rendez-vous dans le Gouf

Première journée avec des conditions de mer ‘ziphio-compatibles’, et nous en profitons pour naviguer gentiment dans le Gouf, une zone bien identifiée comme étant riche en ziphiidés de plusieurs espèces.

Trois observateurs pour couvrir le secteur avant y compris derrière le génois : même pratiquée par des « amateurs », l’observation sérieuse des cétacés demande une méthode rigoureuse

Après avoir observé plusieurs groupes de Dauphins communs, apparemment des résidents dans la région, nous attendons des nouvelles d’une espèce un peu mystérieuse que nous prisons particulièrement… Nous avons observé le Ziphius de Cuvier (Ziphius cavirostris) en Méditerranée, en Polynésie, près de la Martinique, aux Açores, et bien sûr dans le golfe de Gascogne.

Deux équipiers confirment l’espèce avec des photos à longue distance

Après trois heures de parcours, c’est Claire qui signale des « Dos ! » à 700 m du voilier, un signe du destin puisqu’elle souhaitait ardemment faire cette ‘coche’ lors de cette nouvelle croisière à bord d’Anacaona. Identité confirmée, nous prenons les dispositions pour tenter d’observer ces Ziphius le plus longtemps possible.

Observation d’une séquence de surfaces des deux individus suivis

Suivre le comportement des Ziphius est une affaire particulièrement difficile : il faut demeurer à grande distance pour ne pas les perturber, et le cycle ‘sonde-surface’ de cette bestiole est assez tordu, avec une alternance de sondes courtes (dites de récupération) et de sondes longues (de prédation). Sans compter les sessions de ‘bûche’ et les séjours en sub-surface.

Rarement décrite dans la littérature spécialisée, une session de ‘bûche’ des deux Ziphius

Cependant Adrien, notre ziphiologue patenté, est très affûté pour détecter les discrets comportements du Ziphius, et il y a à bord plusieurs observateurs à la vue perçante. La tentative d’observation longue est réussie, puisque nous parviendrons à retrouver nos deux animaux au terme d’une sonde de prédation de plus d’une heure… et à 1500 mètres du voilier.

Silencieux et presque invisible, un Ziphius vient inspecter discrètement Anacaona

Le retour au port est un peu long mais nous savons déjà que quatre jours de mauvais temps nous attendent… le temps de se reposer, d’exploiter des données d’observations, de prendre soin du bateau en attendant la prochaine navigation.

Alexandre et cetaces.org