Réchauffement du globe : début de la vrille

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Plus rien ne sera comme avant … le changement, c’est maintenant

Ceux qui connaissent l’aviation savent que la vrille est une figure acrobatique où l’avion perd une grande partie de sa portance et tombe rapidement en tournoyant. Si l’avion est conçu pour ET si le pilote est bien entraîné, la vrille est contrôlée, l’avion revole à nouveau ; dans le cas contraire l’aéronef percute la planète. Dans la grande affaire du réchauffement global, nous avons entamé la vrille… et il n’y a pas de pilote dans l’avion.

La planète Terre : elle héberge l’être humain … et des millions d’autres espèces vivantes. Les Martiens nous l’envient !

Pourquoi Cétologie s’intéresse-t-elle au sujet, en même temps que tous les médias, à l’occasion de la sortie du 6ème rapport du GIEC ? Pour trois raisons : d’abord car le réchauffement est LA CATASTROPHE PLANETAIRE qui nous concerne tous, ensuite parce que les cétacés sont très impactés par le phénomène, puisque les océans sont les premiers régulateurs du climat, et qu’ils changent à vue d’œil (réchauffement, acidification, courantologie, productivité), et enfin car, comme vous, je m’intéresse au sujet -ayant pondu un article sur ce site … en 2012– !

La partie atlantique du grand courant AMOC régule le climat mondial… et montre des signes de faiblesse à cause de la fonte des glaces arctiques

Pour faire bref, depuis les premières alertes des scientifiques, il y a plus de 40 ans, rien n’a été fait pour empêcher le phénomène : bien au contraire, les émissions de CO2 ont été multipliées par deux, la Chine émettant aujourd’hui à elle seule autant de CO2 que le monde entier en 1970. Les USA ont perdu leur place de médaille d’or du CO2 il y a déjà longtemps, malgré leurs efforts pour contribuer au phénomène en étant les promoteurs des hydrocarbures de schiste : 20 années de perdues en grande partie à cause de ce soi-disant ‘leader du monde libre’.

Les Etats-Unis (et le Canada) portent une lourde responsabilité en raison de leur développement des hydrocarbures de schiste (l’Europe, témoin passif vaut à peine mieux) (photo Internet)

La Chine fait des efforts colossaux pour rattraper le temps perdu au niveau économique et devenir la seconde superpuissance, sponsorisée en cela par une mondialisation inventée par le ‘monde occidental’, en premier lieu les USA, mais l’Europe également. Cet été, la Chine brûle quotidiennement 2,2 millions de tonnes de charbon pour sa révolution industrielle, avec des importations massives d’Australie ; en grande partie elle produit pour nous, les ‘occidentaux’. Parallèlement, au Groenland, 8 milliards de tonnes de glace fondent chaque jour (soit un glaçon de 2 km de côté).

L’Arctique est une des régions qui subissent le réchauffement le plus drastique : il a fait 23°C en juillet au nord du Groenland !

Puisque rien n’a été fait, on peut dire adieu à la limitation du réchauffement à 1,5°C par rapport à la période de référence (1850-1900). Il est peut-être encore possible de limiter ce réchauffement à 2°C, mais ce serait au prix d’un changement quasi-civilisationnel : arrêter la surconsommation de biens matériels et de nourriture énergivore. A vrai dire, une grande partie des citoyens normaux ne sur-consomment pas tant que ça (un peu quand même) : cette gabegie mortifère pour la planète est surtout causée par les 1% (ou 5%, c’est selon) les plus riches, pas par ceux qui ont perdu leur emploi à cause de la mondialisation, ou qui triment pour 800 euros par mois, ou encore qui nourrissent une famille avec 2 SMIC.

Les célèbres chutes Victoria victimes de la sécheresse… exemple de désordre climatique extrême (Mike Hutchings-Reuters)

Mais pour mener le combat des 2°C, nous avons face à nous ceux qui ont engendré le réchauffement : les milieux financiers et économiques, ceux qui se sont gavés sur le dos de la planète et ont accumulé les milliards, et leurs alliés, les dirigeants politiques. Donc la lutte est très inégale, d’autant que ceux qui s’enrichissent avec la mondialisation nous vendent maintenant de la ‘croissance durable’, de l’énergie bleue et verte, la voiture électrique pour tous, l’avion à hydrogène… bref, du rêve.

L’être humain, assez génial pour poser une sonde sur une comète volant à 100 000 km/h, est devenu le tortionnaire de la planète Terre (photo ESA – mission Rosetta) — Humain : il cherche la vie sur une comète et la détruit sur sa propre planète.

Faute de ce changement civilisationnel, nous aurons peut-être droit à un nouveau Moyen-Age, en pire, et celui-ci ne sera pas suivi d’une nouvelle Renaissance. Quant aux milliards de plantes et d’animaux vivants que nous emmenons dans notre désastre… il n’y aura pas d’Arche de Noé pour les sauver ce coup-ci ! Alors, cessons de rêver éveillés et de suivre aveuglément les joueurs de flûte… et trouvons les moyens démocratiques pour limiter l’ampleur de la catastrophe. Les combats désespérés ne sont pas toujours perdus !

Alexandre et cetaces.org