De (très) bons résultats pour le GREC
Avec 68 observations sur six espèces dans une zone allant de Marseille au golfe de Gênes, le Groupe de Recherche sur les Cétacés vient d’achever sa prospection printanière de 2024 en Méditerranée. C’est un bilan plus que satisfaisant, et même très satisfaisant si l’on considère des conditions météo qui ne nous ont pas fait de cadeau.

Trois semaines de location d’un voilier à Mal de Terre, et un investissement humain important ont permis ce résultat qui, soulignons-le, est possible grâce à un financement sur fonds propres de l’association. Un ‘luxe’ permis par l’activité bénévole de tous les membres de l’association, une caractéristique rare de nos jours, dans ce milieu.

Ce qui a marqué ce mois de mai, ce sont les propriétés très printanières de l’hydrologie du milieu, une situation que nous n’avions pas vue depuis longtemps. En effet, le réchauffement rapide des eaux de surface avait abouti ces dernières années à une situation quasi-estivale dès la mi-mai… tandis que cette année, on a retrouvé des conditions ‘fraîches’ que l’on observait couramment il y a 25 ans.

Pour l’observateur qui n’aurait pas de thermomètre, les myriades de vélelles un peu partout, associées à des quantités de poissons-lunes s’en nourrissant goulument, étaient un indice suffisant de la présence d’eaux encore riches en plancton. A noter aussi, des macareux moines (qui se nourrissent de petits poissons).

Les cétacés ont également bien reflété la richesse des eaux, avec de nombreux rorquals dont certains chassaient dans des eaux très superficielles… on a même observé des lâchers de bulles et un couple de baleines nageant en rond juste sous la surface, un petit peu façon ‘mégaptère’. On ignore malheureusement la nature des proies qui étaient ciblées.

En plus d’être prolifique en observations, cette campagne nous a permis de mieux comprendre des aspects de l’écologie des cétacés qui nous avaient échappé jusqu’à présent. L’observation de la Nature, en mer comme sur terre, est riche en enseignements… comme le savent tous les naturalistes de terrain.
Alexandre et cetaces.org