Saint-Tropez : une petite surprise, un Petit rorqual

Trouvaille plutôt inhabituelle du côté de Saint-Tropez : un Rorqual à museau pointu a été découvert en fin de semaine dernière, dérivant à l’entrée du port.

19 février 2021, scène atypique dans le golfe de Saint-Tropez

Après une première prise en charge par la commune et P. Lacosse (Parc National de Port-Cros), décision a été prise par le Réseau National Échouages de procéder à un examen interne et des prélèvements complets, que nous sommes donc allés effectuer le lendemain en compagnie de F. Beau (Espaces Maritimes des communes du golfe de St-Tropez). C’était la journée internationale de la Baleine, parait-il… nous aurions préféré quelque chose de plus gai pour l’occasion !

La fameuse nageoire pectorale barrée de blanc, caractéristique de l’espèce

Gaie ou pas, cette analyse plus poussée réalisée malgré un animal déjà assez putréfié se justifiait par la rareté de l’évènement : le Rorqual à museau pointu, parfois appelé Petit rorqual ou Rorqual de Minke (ou Balaenoptera acutorostrata pour régler le problème), n’est pas commun en Méditerranée.
Des signalements ont certes lieu à peu près tous les ans (la dernière fois en avril 2020 chez nos amis italiens, avec -comme souvent- un individu âgé de quelques mois), mais le dernier échouage sur la façade française remontait à 2008.

Poumons, foie, estomacs, intestins… tout est là ! Mais plus en très bon état…

En l’absence de cause de décès évidente, nous avons au moins pu constater que l’estomac de l’animal était vide : cette femelle de 3 mètres (pour 2.5 mètres à la naissance, et 8 à 9 mètres à l’âge adulte) avait été séparée de sa mère avant d’avoir été sevrée.

Voilà qui nous laisse avec plus de questions que de réponses : avant de mourir et peut-être de dériver plusieurs jours, à quoi avaient ressemblé les quelques semaines de vie de cette jeune baleine ?
En particulier, où les a-t-elle passées ?
En Atlantique, avant une expédition (accompagnée, ou éventuellement déjà seule ?) vers l’Est qui s’est mal finie ?
Ou aurait-elle pu carrément naitre en Méditerranée ? Peu probable, son grand cousin le rorqual commun étant le seul mysticète à s’y reproduire… mais qui sait !
Peut-être saurons-nous, un jour…

Adrien et cetaces.org