Romarin 2020 : les colonnes d’Hercule

Alboran, mer de contrastes cétologiques

Nous avons passé le ‘rocher’ hier soir, et sommes au repos au port de La Linea pour au moins deux jours à cause d’un coup de vent d’Est prolongé. La semaine nous a vus voyager au large des côtes sud-est espagnoles avant de pénétrer le 10 juillet en mer d’Alboran : la porte d’entrée en est le Cabo de Gata.

Le cap de Gata, porte de la mer d’Alboran, est en grande partie inhabité

En raison d’un vent d’Est fraîchissant, le cap de Gata aurait déchiré notre génois s’il n’avait été neuf (fortes bourrasques sous le vent du cap …). Mais la journée s’est achevée sans encombre à Almeria, avec quand même 4 observations de dauphins dans la journée : deux de Tursiops, et deux de Stenella, lesquels voyageaient rapidement vers le NE.

Un groupe de Dauphins bleus et blancs sortant rapidement de mer d’Alboran

Nous avons progressé avec difficulté et persévérance au cours de cette semaine passée, avec plusieurs journées très pauvres en obs, mais riches de houle d’Est. Mais finalement, les deux belles journées en mer d’Alboran ont permis d’avoir un peu de récompense naturaliste avant de sortir de Méditerranée.

La mer d’Alboran est connue des cétologues pour abriter la plus grande population de Delphinus delphis de Méditerranée


Contrairement à 2013-2015, nous avons pris une option ‘large’ pour sortir de la mer d’Alboran. Le 13 juillet, nous avons obtenu 14 observations dans les eaux bleues ou vertes, avec énormément de dauphins communs, et aussi un peu de Stenella et une paire de cachalots.

Des dauphins souvent accros à l’étrave d’Anacaona, avec un record de 12 minutes d’affilée !

Le 14 juillet, nous obtenons encore six obs avec du Delphinus, et un cachalot (c’est l’individu méditerranéen le plus à l’Ouest que nous ayons jamais rencontré). Un cétacé souffleur non identifié échappe à nos archives.

Moment de récompense pour deux observateurs, avec l’approche d’un groupe de Delphinus en mer d’Alboran

Grâce à Julien et Adrien, un protocole de prospection en équipe réduite à pu être appliqué: deux observateurs visuels, et un secrétaire-opérateur acoustique-cuistot. Rotation toutes les heures. Un satisfecit appuyé est dû aussi à Dédé le moteur diesel qui a fourni 153 heures de travail depuis notre départ d’Antibes.

Le ‘rocher’, emprise britannique et point de contrôle entre Atlantique et Méditerranée

Juste avant le rocher, nous pouvons observer une flottille de navires au mouillage, dont au moins trois bateaux de forage pétrolier.

Navires de forage en chômage technique en attendant la reprise des affaires

Après le virage de la pointe Europa, les derniers dauphins communs sont vus à 500m de l’entrée du port … les eaux sont pleines de poissons dans la baie d’Algesiras !

Mère Delphinus accompagnée de son juvénile faisant son marché dans la baie d’Algesiras

Nous arrivons au terme de la première saison de notre mission Romarin 2020. Le voyage n’est pas terminé, loin de là ; un peu de repos nous permet d’envisager pour le 17 le passage du détroit de Gibraltar (le rocher en est une extrémité), puis … route au nord-ouest !

Alexandre et cetaces.org