Alors que la saison estivale ne fait que débuter, certaines activités battent déjà leur plein en Méditerranée française. C’est en particulier le cas de la controversée – mais lucrative – nage avec les cétacés.
Depuis une dizaine d’années un nombre croissant d’opérateurs de whale-watching s’adonne en effet à ce qu’on pourrait appeler le ‘whale-jumping’ (le principe en un mot : plutôt que de « simplement » regarder les cétacés, on fait sauter les touristes à côté). C’est le ‘nage-avec’.
Si l’on excepte l’aspect sonnant et trébuchant, cette nouvelle manne ne semble présenter que des inconvénients… autant (ou presque) pour les consommateurs que pour les animaux utilisés.
Citons par exemple, en vrac (liste malheureusement non exhaustive…) :
Rappelons par ailleurs, même si cela est apparemment anecdotique pour les acteurs de la florissante « nage-avec-les-cétacés », que la loi française interdit entre autres toute perturbation intentionnelle de cétacés (notamment harcèlement ou poursuite) ainsi que toute dégradation de leurs aires de repos ou de reproduction.
La totalité des nombreuses actions de ‘nage-avec’ que nous avons pu observer comprenaient a minima des phases de harcèlement ou de poursuite, et étaient donc simplement illégales.
Signalons enfin que certains opérateurs agissent au sein d’aires spécialement protégées (ou du moins censées l’être) – et vont parfois jusqu’à s’en gargariser ou s’en servir d’argument publicitaire –, par exemple zones Natura 2000 en mer ou sanctuaire Pelagos (dont le code de bonne conduite proscrit explicitement la baignade), alors que le respect des animaux et de leur tranquillité devrait y être encore plus fondamental qu’ailleurs…
Le Groupe de Recherche sur les Cétacés s’est déjà prononcé plusieurs fois contre cette activité en dénonçant ses dérives et ses dangers. En ce début d’été nous joignons notre voix à celles de France Nature Environnement, et d’autres associations, afin d’aboutir à son arrêt.
Terminons ce billet par un conseil à quiconque, touriste ou non, serait tenté de prendre part à une expédition de ce genre : préférez toujours le choix d’un opérateur d’écotourisme ou de whale-watching ‘traditionnel’.
Les tarifs seront souvent plus abordables, la poussée d’adrénaline (peut-être) légèrement plus faible sera compensée par le non moins agréable sentiment d’avoir la conscience tranquille, et vous pourrez observer un petit moment de vie normale des cétacés rencontrés, plutôt que de juste entrevoir des animaux vous évitant dans l’eau trouble !
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